1980 – Carnet de Notes de Jean-Do

 

Carnet de Jean-Dominique

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Résumé des activités faites au cours de mes réunions dans le groupe des Compagnons d’ICY

DU 31/05 AU 2/08

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VANBELLE Jean-Dominique

né à HALLE le 15 MAI 1960

A PARTICIPÉ À LA FONDATION

du groupe : « Les Compagnons d’ICY » durant le mois de mai de l’année 1980

Ce carnet a pour but de relater mes activités avec les enfants durant mes réunions pour 1 AN.

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Structure de notre groupe

Fin mai 1980 : 14 petits compagnons + Pierre L. + Luc M. + Thierry B. + Alain B. + Didier P. + Christophe B. + J-D. V. + Philippe DN. + Marc B.

Début juin 1980 : 16 petits compagnons + Pierre L. + Luc M. + Thierry B. + Alain B. + Philippe E. + J-D. V. + Marc B.

Début juillet 1980 : 19 petits compagnons + Pierre L. + Luc M. + Thierry B. + J-D. V. + Marc B.

Début août 1980 : 20 petits compagnons + Pierre, Luc, Thierry, J-D, Marc

Début septembre 1980 : 22 compagnons inscrits mais 20 en action + Pierre, Luc, J-D, (Marc), Thierry, (Alain)

Début octobre 1980 : 26 compagnons inscrits mais 20 en action + mêmes chefs mais Thierry en ( )

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Samedi 31 mai 1980

Ce jour est le premier jour des compagnons d’Icy. Nous avons pensé qu’il serait préférable de faire des activités tous ensemble. C’est ainsi que nous sommes partis dans un bois sous la conduite de Pierre Lejeune. Thierry Bourgeois, Luc Moreau et moi-même tendions des embuscades sur le chemin de l’aller. Christophe Butstraen était avec les enfants. Nous avons fait un jeu de signatures puis nous sommes retournés au local. Là, nous avons fêté l’anniversaire de Jean-Claude Stevens et avons fait quelques jeux. Le plus amusant a été celui du ballon suspendu au-dessus d’un cercle. La réunion s’est terminée à 17h. Nous avions mis ainsi le premier jalon de nos activités.

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Samedi 7 juin 1980

Comme le samedi passé, nous, les animateurs, avons dîné au feu de bois. Nous sommes déjà ensemble depuis 10h30 pour la réunion de 14h. Le problème de l’endroit de jeu pour le câble est toujours présent. Toutefois nous avons pu aller sur le terrain de foot. Nous y avons joué la plus grande partie de l’après-midi. Il y avait là 14 petits compagnons et 4 chefs compagnons : Thierry, Luc, Pierre et moi. Nous sommes revenus au local et nous avons expliqué le contenu d’une feuille que nous leur remettions. Celle-ci était un inventaire du matériel qu’ils pouvaient apporter pour les bricolages éventuellement. Après la réunion, nous avons décidé de séparer les grands des plus petits [illisible] En effet, nous avons constaté qu’il était préférable de les séparer pour des jeux plus sportifs ou des bricolages bien précis.

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Samedi, 14 juin 1980

Les examens ont fait qu’il y a moins d’enfants aujourd’hui. Nous les avons divisés en deux groupes. Le premier groupe est parti avec Pierre et Luc. Ils se sont rendus en voiture au bois d’Hennuyères près de Braine-le-Comte. Ils ont fait leur jeu du câble, plus d’autres activités. Le deuxième groupe est resté à Saintes avec Thierry et moi. Nous avons été cueillir des plantes, des feuilles pour un bricolage dessin. Au local nous avons commencé un bricolage papier. Ils ont essayé de reprendre la forme d’une petite assiette avec du papier et de la colle à tapisser. Le résultat de cette journée, pour tout le monde, se révélera samedi prochain. La fin de la réunion s’est terminée par un balle-chasseur et l’ouverture de la bibliothèque.

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Samedi, le 21 juin 1980

Malheureusement aujourd’hui il pleut. Le temps est vraiment maussade et nos compagnons sont assez nombreux. Ils sont sûrement près d’une douzaine. Thierry, Luc et moi avons donc décidé de faire des jeux d’intérieur. Le nombre de jeux est important, de ce fait nous gardons une certaine activité qui n’est pas inutile. Tous espèrent des jours meilleurs pour pouvoir sortir et réaliser de grands jeux. Nous inaugurons de nouveaux jeux tel celui du ballon suspendu à une corde. Deux adversaires sont placés dans un cercle. Le jeu leur permet de se défouler et d’être plus calmes pour la fin de la réunion. La bibliothèque marche assez bien pour l’instant.

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Samedi, le 28 juin 1980

Le temps n’arrange vraiment pas les choses. Tout le monde est très nerveux pour ce début de réunion. Depuis le début de notre groupe nous n’étions pas allés à la cure. Aujourd’hui entre deux nuages nous allons vite à la cure avec un nombre de compagnons voisinant toujours avec la douzaine. Thierry, Luc, Pierre et moi avons organisé un grand jeu dans le parc. L’herbe est mouillée, ce qui n’arrange pas les choses. Après un homme-noir assez mouvementé, spécialement pour moi, nous retournons au local. On leur laisse à tous quelques minutes dans leurs petits chez-soi qu’ils aménagent de plus en plus. La réunion se termine par un volley et la « visite » à la bibliothèque.

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En semaine

Depuis les vacances, il y a toujours des compagnons pour venir au local. Nous voilà donc avec des enfants même en semaine. Lundi et mardi nous sommes un peu pris de vitesse. Mais la solution des jeux de plein air est là pour nous aider. Cependant le nombre a augmenté et nous avons un peu peur qu’ils soient las des jeux. Thierry et moi essayons de faire du bricolage. Mercredi : ils sont une dizaine. Chacun en prend cinq. Thierry fait de la pyrogravure l’entrée principale : {Signe des Compagnons} Les Compagnons d’Icy {Signe des Compagnons}. Moi je fais un début de moulage avec argile. Je vais essayer la méthode de moulage par empreinte. Satisfaits de leur activité bricolage et de notre tour de magie (poudre mystérieuse avec beaucoup de fumée) [illisible] Le jour suivant nous avons achevé la pyrogravure. Les moules n’étant pas secs, nous devrons laisser cela à la semaine prochaine. Différents jeux ont eu raison de la demande des compagnons présents.

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Samedi, le 5 juillet 1980

Ils sont un peu plus d’une dizaine. Certains sont déjà partis en vacances (exemple Jean-François, Van Snick). Le temps est plutôt beau et nous avons des voitures. Nous sommes donc partis à Hennuyères, dans la carrière de sable. Nous avons fait des jeux avec le câble (vraiment sensas !). Puis avec Didier, un plus vieux compagnon, nous avons engagé une bataille contre tous les compagnons. Placés sur une crête de sable, nous les rejetions sur les flancs de notre « domaine ». Pendant ce temps, Luc, Pierre, Thierry replaçaient le câble sur la jeep. Ensuite Pierre a fait un peu d’exhibition avec sa jeep dans la carrière. Nous sommes rentrés à Saintes remplis de sable. Là, un petit jeu, la bibliothèque et c’est la fin de notre [illisible]

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En semaine

Intercalant nos réunions de préparation de camp et celles de préparation d’activités, nous plaçons notre activité de semaine à mercredi. Nous ne savons faire de réunions que ce jour-là et ce, à la déception des compagnons qui sont même venus lundi et mardi. Il pleut, donc pas question de sortir ne fût-ce qu’une heure. Cela nous a été toutefois bénéfique car cela nous a permis de se replacer avec un nouveau système pour les réunions de semaine. Nous allons décomposer le grand groupe et n’inviter qu’une partie un jour bien précis. Le jour suivant sera pour l’autre partie. Ainsi Thierry, Luc et moi pourrons nous en occuper plus facilement. Nous leur avons fait part de notre projet. Ils [illisible]

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Samedi, le 12 juillet 80

C’est la dernière grande réunion avant le camp. Nous l’avons presque fini et nous nous accordons une heure ou deux de repos. Luc et Thierry sont dans le bassin avec une dizaine de compagnons. Pierre n’a pu que servir de taxi et moi je préfère les regarder du dehors. Je m’amuse beaucoup en voyant Thierry se « démonter » complètement dans l’eau. Les nouveaux compagnons sont un peu surpris de ce grand diable qui leur fait boire la tasse. Après le bassin, une petite séance de jogging avec le parcours Vita. Je crois que certains auront mal à leurs bras demain. Marc et Viviane sont venus nous rechercher avec Pierre. La 2 CV de Viviane a vraiment autant de succès que la jeep.

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En semaine…

Cette semaine sera [illisible] puisque mardi 15 nous partons au pré-camp. Thierry, Pierre, Luc, Marc, Viviane, Marie-France et moi allons relever le terrain. Beaucoup de projets fusent de notre tête, faut-il encore que le temps soit de la partie. Donc 15-16-17-18-19-20 sont 6 jours de pré-camp. Le 22 c’est le grand départ avec onze compagnons et un secouriste : un copain de classe (Yves [illisible]). Le 21 nous revenons : Thierry, Luc, Pierre, Marc et moi pour prendre les bagages de nos compagnons qui vont passer [illisible] jours avec nous.

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PRÉ-CAMP (SPECIALES EDITIONS)

15. Pierre, Thierry, Luc et moi sommes arrivés à Heer. J’étais avec Viviane dans la 2 CV. Nous étions même les premiers. La tension était assez tendue car nous étions tous fatigués et énervés pour ce pré-camp. Après l’aménagement du local d’intendance, nous avons pris connaissance avec la région. Après 20h00 nous avons pris contact avec les gens du village et surtout d’un endroit bien particulier. La soirée ne fut sûrement pas perdue au point de vue pécuniaire et surtout pas au niveau des résolutions prises pour l’avenir (un petit problème avec le fumier de l’étable à côté de notre endroit de nuit). Revenus à 12h30 nous avons fait une petite veillée puis nous nous sommes endormis vers le deuxième jour de notre [illisible]

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16. Après une courte nuit, nous établissons le programme de la journée. Pierre n’a pas vraiment bien dormi à cause des hôtes de notre fenil. Avant-midi certains ont fait les courses. Les autres et Marc ont travaillé à l’étable. Après-midi, nous avons tous liquidé ce fumier de l’étable et nous avons trouvé 4 petits d’hérisson. Après quatre heures, le climat de notre groupe s’était vraiment tourné avec le bon vent. Pierre, Luc, Thierry et moi sommes allés à Givet, puis à Dinant. Nous sommes revenus assez tard de chez notre copain Bernard et de ses « 84 » (explications voir les participants). Assez fatigués, nous nous sommes mis au lit en espérant que le temps se maintient.

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17. Journée de vacances à 100 %. Nous nous sommes levés à 11h15. La nuit passée avait eu raison de nous et surtout la « copine » de Pierre. Bref avant midi nous n’avons rien fait, mais l’après-midi nous nous sommes rattrapés. Armés de cartes (les mauvaises), un pain baguette (acheté vite à Givet) et de la jeep bien sûr, direction l’aventure de la Lesse. Après bien des détours nous pique-niquons près de la Lesse. Un détour pour nous c’est aller à Rochefort, y acheter ses spécialités, y engueuler ses motards… Nous avons rencontré des châteaux qui faisaient de l’auto-stop (exemple : Walsin, …). Revenu à Heer, je suis allé avec Luc voir la Meuse. Puis avec Marc je suis allé cueillir des plantes sauvages. Maintenant c’est un temps mort, puis commencer notre [illisible]

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18. Nous nous sommes encore [levés] bien tard. Après-midi nous allons au syndicat d’initiative de Givet (où nous avons eu un flash). Après avoir pris des renseignements sur les centres touristiques, nous sommes allés à Fromelennes. Là, nous prenons des renseignements sur les forts et les grottes de Nichet. Nous profitons pour visiter la Tour Grégoire et pour ne pas rater la tradition nous évitons de justesse un [illisible] étranger muni de sa charrette. Après cela nous essayons d’aller au fort de Charlemont mais rien à faire, les Français ont peur de la pluie. Un peu déçus nous revenons à Heer. Lors de notre visite à Hastière nous avons repéré un bar de dégustation de plus de 50 bières. Nous avons lié connaissance avec le gérant très tard dans [illisible]

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19. La 8° de Floreffe est enfin une bière qui nous permet de se lever plus facilement (ce qui est un peu drôle). Thierry et moi tentons une partie de pêche au bord de la Meuse. Marc, Pierre et Luc nettoient un peu le local. Nous réussissons qu’à capturer 3 pauvres petits alevins. Après-midi nous partons pour les grottes de Nichet où nous avons rendez-vous. Mais le guide ne vient et nous nous dirigeons sur Foisches. Là, encore, selon la tradition, nous devons rencontrer un automobiliste « bienveillant ». Pierre ne manque pas de le raisonner à coups de pneu de rechange et … en marche arrière. Assez fatigués, nous arrivons à Heer et là oh ! surprise : Philippe D. (le petit caporal) et son copain Michel sont là. Après avoir soupé à la bonne franquette, nous leur faisons un petit tour dans la région. Nous poussons une petite pointe à Hastière chez notre copain. Nous repassons chez Bernard et pour couronner le tout nous rencontrons Roger Badot. Une panne d’électricité nous obligea à rentrer dans notre grange. Néanmoins nous saluons de notre voix gracieuse l’établissement où nous nous trouvons.

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20. Cette fois nous nous sommes levés un peu plus tôt (10h30). Luc est embarrassé car il doit retourner pour développer ses photos. Après avoir bien dîné, chacun vaque un peu à ses occupations pendant que Pierre conduit Luc à Dinant. Il emmène avec lui Philippe et Michel. Thierry et moi, connaissant déjà Dinant, nous préférons tout préparer pour l’arrivée des enfants. Revenus tous au bercail, sans Luc bien sûr, nous essayons d’aller à Charlemont. C’est l’occasion pour Pierre de retourner au syndicat d’initiative de Givet. Mais personne n’est à l’entrée du fort. Bien qu’attristés par ce fait, nous faisons connaître à Michel et à Philippe la petite chartreuse verte (notre deuxième découverte et je dirais même notre deuxième [illisible] Pierre nous emmène dans l’inconnu. Il nous dit enfin que l’on se rend dans la vallée de l’Hermeton. Il se souvenait d’une petite prairie très jolie. Mais les pluies font que toutes les prairies sont inondées. C’est l’occasion de nous amuser un peu avec la jeep. Et bien sûr, tradition reste : on rencontre un type armé d’une carabine cette fois qui n’a pas l’air content de nous voir. Ce n’est pas le cas de ces touristes un peu fous qui avaient emprunté le même chemin que nous. L’eau et la boue avaient eu raison des voitures. Au dernier moment où nous allions le treuilller, la voiture embourbée réussit à se dégager. Nous revenons ensuite en passant par le château de Walsin. Notre dernière soirée de pré-camp débutait.

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21. Ce n’est pas une journée de pré-camp normale. Prêt vers 9h30 avec Marc, je reviens à Saintes. Pierre et les autres nous suivaient à 1h près. Dans l’après-midi, nous recueillons les bagages. Un léger et froussard soleil nous fait espérer du beau temps pour le camp. Nous sommes aussi énervés que les enfants à l’idée que demain c’est le grand départ.

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CAMP DE HEER 80

22. Au départ de la gare de Saintes : Michel Echterbille, Marc et Luc Daubry, Jean-Claude Stevens, Arnaud Vandercappellen, Jean-François Van Snick, Laurent et Rudy et Jean-Marie Verhoye, Rudy Vancauwelaert. Luc est déjà retourné avec Marc. Pierre a les bagages. Thierry et moi prenons le train avec les enfants. Yves [illisible], un copain, un secouriste, nous rejoint à la gare du Midi. En raison des crues de la Meuse, nous n’arrivons que vers midi à Heer. L’après-midi se passe dans un grand bazar. Thierry veut arranger ses petites affaires. Le reste de l’après-midi s’achève par des jeux. Le coucher se passe assez bien mais tous sont très [illisible]

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23. La première nuit s’est plutôt bien passée. Toutefois ils se lèvent assez tôt. Jean-François et Laurent font les tartines. Les autres se lavent et préparent l’inspection. L’avant-midi est consacré aux jeux olympiques. Pour ce faire nous avons déniché un chouette petit coin à l’orée d’un bois. Les premiers résultats démontrent que, malgré les « apparences », notre groupe de compagnons est un groupe athlétique. Après-midi nous les emmenons pour le jeu des bombardes. Malheureusement Thierry casse ses lunettes en allant courir sur un arbre. Il faut dire que Luc était devant lui (ce qui explique peut-être certaines choses). Après les jeux, je suis allé en reconnaissance avec Luc Daubry et Arnaud. Le reste de la journée s’est déroulé dans le verger. Le soir ils étaient vraiment tous très nerveux. Ils espéraient tous un jeu de nuit. Nous les avons laissés dormir tranquillement. On ne pouvait quand même pas leur donner l’occasion d’être sur les genoux les premiers jours du camp. C’est ce que nous leur avons dit. Mais dans la soirée un gros pétard de Pierre éclate. Pratiquement aucune réaction n’apparaît. Il faut vraiment les sortir du lit. Jean-Marie ne veut pas se lever et se rendort immédiatement. Arnaud veut y aller avec les autres. Mais au début du jeu il attrape une frousse terrible et revient en pleurant avec Rudy [illisible] et Michel Echterbille Les autres reviennent peu après et ils charrient un peu Arnaud. Sa peur des serpents est vraiment « bizarre ». Nous craignons quelques difficultés pour demain.

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24. Nous nous levons assez tard pour un camp normal. Malgré cela nous partons pour les olympiades. Nous revenons pour dîner et nous nous apprêtons pour un grand jeu. Nous repartons vers notre bois. Par un petit sentier que j’avais retrouvé hier, nous arrivons dans une grande prairie. Là, nous faisons le jeu du loup. Tout le monde se cachait dans les hautes herbes et devait se tenir tapi jusqu’au moment propice. Après le jeu de prairie vient le jeu de bois. Sur le chemin du retour, l’esprit nous est tombé dessus. Nous nous mettons tous à construire des barrages. Bien sales nous revenons au camp. Nous soupons et puis tout le monde au lit. Un faux jeu de nuit commence pour certains mais nous les remettons très vite sur la bonne voie. Ils sont de plus en plus excités et ils reparlent des serpents.

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25. Le temps est vraiment à l’orage. Nous ne savons où mettre de la tête. Partis pour les olympiades, nous constatons de nouveau leur performance dans certains styles (exemple le saut en hauteur sans élan). Après le dîner qui est souvent pénible pour certains, nous préparons le grand jeu. Il faut vraiment qu’il y en ait toujours qui doivent critiquer la nourriture. Pour cette fois, ils le font vraiment à tort car depuis le début c’est vraiment excellent. Pour le grand jeu nous devons marcher quelques kilomètres. C’est toujours pénible avec eux. Ils ne savent vraiment plus marcher. Le plus grave c’est que c’est seulement psychologique. Le jeu consiste à passer la frontière sans se faire voir, puis de trouver Pierre qui se cachait dans les fourrés. À la fin du jeu, certains étaient vraiment dans tous leurs états. Ensuite, au camp, je me suis retrouvé avec Pierre, Luc étant parti pour un décès dans sa famille, Thierry pour ses lunettes, il y a eu comme un souffle de folie. Nous ne savons où mettre de la tête. Le coucher s’est fait très rapidement et dans une ambiance assez drôle. Ils étaient tellement excités que deux voies s’ouvraient à nous, soit de sévir encore plus, soit de les reprendre par d’autres moyens. Cette dernière voie fut retenue. C’est ainsi que pour éviter un énervement général, nous faisons deux groupes pour certaines activités. Les petits viennent avec Thierry et avec moi. Les grands vont avec Luc et Pierre. Marc propose des activités de bricolage avec les plus grands. Nous attendons le lendemain le résultat de cette action.

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26. Nous commençons donc les activités comme nous les avions prévues. Thierry et moi sommes partis avec les petits pour une construction. Nous repérons un petit ruisseau qui serpente une sapinière. Les sapins sont hauts, le bois est abondant. Arnaud, Michel, Rudy et Jean-Marie cherchent un petit [illisible]. Avec notre aide, on construit un plancher de gros rondins. Thierry commence à construire un petit moulin à eau. L’après-midi, nous retournons à notre construction. Je fais un barrage pour le moulin de Thierry. Les petits m’aident et on retient l’eau. On la canalise vers le moulin de Thierry. On est vraiment tout sale. De la boue, de l’eau sur nous, c’est inévitable. Nous rentrons le soir assez fatigués et muets comme des carpes au sujet de notre secret (du moins certains).

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27. Au matin nous allons, Thierry et moi, à la messe avec quelques compagnons. Les autres sont restés au camp. Après-midi, les groupes se préparent de nouveau. Thierry et moi prenons les petits et nous partons à la grande aventure de la pêche. Installé au bord de la Meuse, dans une prairie, je commence à monter des lignes. Les cannes sont vraiment très rudimentaires (des bâtons tout tordus). Malgré les nœuds, les « touillettes », ils sont parvenus à prendre quelques poissons. Après la messe de l’avant-midi, ils avaient déjà eu un petit avant-goût mais cette fois c’était toute une après-midi. Fiers de leurs prises, ils reviennent devant les grands qui les regardent avec envie. Au soir, nous faisons une petite veillée au cours de laquelle ils apprennent des chants.

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28. La veillée qu’ils ont eue les a fauchés net. On se lève assez tard et pourtant c’est la journée « hike ». Thierry et moi reprenons les petits et nous partons vers 11h00. Suivant un itinéraire respectable pour leur âge, nous les emmenons à travers prairies, bois etc. Nous dînons au bord d’un petit ruisseau perdu au fin fond d’un immense bois. Un semblant de sentier nous avait fait marcher dans sa direction. Revenus au camp secret, nous sommes fourbus de les avoir harangués pour avancer. Nous calculons la distance faite : 12 km. Après cela nous renforçons le barrage et mettons la dernière main aux gros travaux. Nous revenons ensuite au camp pour souper. Nous terminons la journée par une petite veillée.

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29. Avant-midi, les grands font du bricolage. Les petits font un jeu avec Thierry et moi. Ils sont en quête d’un trésor. Pour ce faire, Thierry allait placer des ballons dans le verger. Mais le manque de temps reporte le jeu au lendemain. Thierry part avec Pierre chercher un gâteau pour J-Marie. Après-midi, les plus petits préparent des drapeaux pour décorer leur camp. Une partie des grands seulement vient visiter le camp. Les autres cherchaient des ennuis et ils les ont trouvés. On profite de la visite des grands pour fêter les 8 ans de J-M. Un gros gâteau et un cadeau (un puzzle) lui sont offerts. Il avait vraiment une drôle de tête. Le soir arrive et nous rentrons au camp. Nous soupons toujours aussi bien qu’autrefois, puis nous allons nous coucher. Nous décidons que les petits méritent une récompense pour leur activité de construction. Vers 23h30 – 24h00 nous ne réveillons que les petits. J-M a du mal pour se réveiller. Pour l’aider je le prends dans mes bras. Je le porte dehors et nous faisons un beau feu de Bengale devant lui. Nous fêtons aussi son anniversaire à notre manière. Il regarde un peu effrayé et s’écrie « minga » (comme à l’habitude). Nous nous promenons dans les sentiers et nous profitons pour créer des petites attaques au pétard. On leur raconte n’importe quoi et ils le croient. À leur retour, de nouveau le coup du feu de Bengale et tous les phares de la jeep dans les yeux. Ensuite tout le monde boit un coup, puis au lit.

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30. Thierry et moi organisons la course au trésor. Les ballons sont placés et les petits courent dans tout le verger. Après la sieste, on achève le jeu tandis que les grands préparent une kermesse. J-M trouve le trésor, c’est le partage des pierres précieuses et des plaquettes argentées. Après cela c’est la kermesse. Les grands tiennent des stands : fléchette en papier, catapulte, [illisible] à eau, quilles à pêcher, jeu de massacre… Une fois que l’argent a été dépensé, on inverse les rôles. Les petits tiennent les stands. J’installe [illisible] une buvette (lait). Après cela, temps libre. Certains font leurs radeaux, d’autres jouent aux osselets (le jeu dingue et à la mode du camp). Je descends [illisible] le souper, près de la [illisible]

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31. L’avant-midi est consacrée à l’attaque du camp des grands. Armés de bâtons, nous essayons, avec les petits, de détruire la barrière de protection mais gare aux bombardes. L’attaque est violente et nous réussissons après plusieurs essais à capturer le drapeau. Nous revenons dîner, puis après une longue sieste assez mouvementée, nous nous apprêtons à partir. La marche sera longue et parfois très difficile. Nous rejoignons Pierre et sa voiture. Nous trouvons une belle prairie sur laquelle on peut jouer. On installe le câble et le jeu du bombardement commence. C’est une histoire pour eux [de] monter à la corde et s’installer sur [le] câble. Après le jeu nous allons à Mesnil-Saint-Blaise, un petit rafraîchissement nous « remet d’aplomb ». Nous revenons vers 20h00.

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Après le souper, Pierre les surveille pour leur coucher. Luc est parti dans l’avant-midi et Thierry et moi avons envie de nous balader un peu. Nous pensons trouver des frites au pont de Heer mais tout est fermé. Revenus déçus, il nous faut un petit agrément. Vient alors une idée : boire du lait au Nesquik (très original). Avec Pierre nous regardons les étoiles. On repère l’étoile polaire, la Voie lactée, les satellites et les avions. Thierry va se coucher. Pierre et moi restons encore. Nous pouvons voir alors des étoiles filantes. On en a vu une terrible. Il restait de la fumée après son passage. Après cela nous sommes rentrés et vient alors la deuxième idée : nous avons commencé à gribouiller le [illisible]

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1. L’avant-dernier jour du camp. L’avant-midi est consacrée à un jeu pour les défouler. Pour ce faire, nous allons dans un bois fantastique. Les fauves (les chefs) attaquent les gens du cirque (les enfants) qui veulent les reprendre. Nous revenons pour dîner. Aujourd’hui c’est compote, pommes de terre, boudins réchauffés et comme dessert : des prunes. Pierre recommence ses séances de relaxation qui ont un certain succès. Une manière comme une autre de leur faire [faire] la sieste. Thierry joue aux osselets, moi je profite pour compléter ce journal d’activités. Nous prévoyons de faire de petits groupes pour cette après-midi. Moi je vais ramasser des pommes de pin, Thierry des fossiles, Pierre est [illisible]

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J’arrête donc pour le récit de mes activités de cette journée. L’avant-dernier jour du camp approche de sa fin. Je pensais aller à la pêche mais cela ne s’arrange pas. Tous les enfants ont pris leur bain. Pour une fois ils sentent bon même éloignés. Nous terminons la journée par une veillée où nous reprenons les différents chants. Un feu de Bengale clôture la veillée.

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2. La journée s’annonce très nerveuse. Dès le matin, on ne sait pourquoi, ils chantent tous. Tous les chants passent et repassent. Ensuite nous nous apprêtons pour accueillir les parents. Ces derniers arrivent les uns après les autres. Ils sont tous rassemblés dans la petite cour. Après avoir dîné, nous faisons une petite promenade au bord de la Meuse. C’est l’occasion de bien rire sur les exclamations des mamans et des papas (genre Monsieur Daubry : « Ils ont « [illisible] » trouver leur ch’min, « c’coup-ci », ces diables »). On profite pour parler un peu avec les parents. Puis on lance quelques jeux. Vers 18h00 je suis parti à la pêche avec Monsieur Daubry et quelques gamins. Mais nous sommes rentrés bredouilles. La soirée se termine avec le départ de Pierre et d’Alain. Le camp 80 à Heer se termine ainsi. Thierry et moi restons encore jusque lundi, juste de quoi nous reposer un peu et d’aller à la pêche tranquillement.

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Résumé des activités

faites au cours

de mes réunions

dans le groupe des

Compagnons d’ICY

DU 22/08 AU

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Samedi, 22 août 1980

Pour reprendre contact, nous avons organisé une petite réunion. Beaucoup sont encore en vacances mais ils sont quand même une grosse dizaine. Thierry, Luc et moi décidons d’aller à Rebecq voir une exposition de trains miniatures. Les compagnons ont tous des vélos et ils sont les plus âgés. Monsieur Daubry nous a suivis en voiture car Luc avait eu une fuite. Il gardait ainsi la fin du peloton. J’ai dû raccompagner trois gamins. L’un avait son vélo abîmé et les deux autres étaient trop fatigués. L’exposition leur a bien plu. Voyant la facilité du voyage, nous espérons renouveler l’expérience.

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Jean-Claude

Jean-François

Arnaud

Alain

Jean-Paul

Dominique

Didier

Frédéric

Luc

Marc

Michel

Stéphane

Christophe

Benoît

Laurent

Jean-Marie

Rudy

Rudy

Philippe

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Samedi, le 29 août 1980

Bientôt la rentrée, mais la journée est pluvieuse. Malgré cela nous partons en voiture, à vélo et à moto : direction Rebecq. Le départ se fait sous la pluie. Nous arrivons à Rebecq pour les courses de poneys. Les gamins s’amusent sous la tente qui nous abrite de la pluie. Cependant l’organisation de la course n’est pas terrible et nous profitons de retourner au moulin d’Aremberg pour voir et revoir l’exposition de trains. Ceux qui l’avaient déjà vue guidaient les autres et les emmenaient partout. Après cela nous sommes retournés à la course pour voir les majorettes et ensuite nous sommes rentrés à Saintes. Là il nous restait une grosse demi-heure pour leur expliquer les nouveaux statuts du groupe c’est-à-dire séparation officielle des grands et des petits, projet d’activités dont celle du 150e anniversaire à Saintes. Mais cela c’est pour les autres réunions. Désormais Thierry et moi ferions des [illisible]

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Samedi, le 20 septembre

Pour ce samedi j’ai préparé un jeu d’oie. Je commence la réunion sans Thierry et nous nous installons sur le parking. Quelques grands viennent voir nos activités. Le jeu se passe bien mais il faut être partout à la fois. Enfin Thierry arrive. Nous finissons le jeu, puis nous installons la corde pour jouer au ballon. La corde est tendue à travers tout le parking entre un piquet de chemin de fer et une colonne de briques de l’auberge. Eddy et Sébastien sont les deux nouveaux. Nous faisons quelques jeux de ballons puis nous mettons un jeu nouveau sur notre plan. Les gamins se promènent avec Thierry et moi je les poursuis avec la moto. Ils ont fait un grand circuit assez rapidement et ils ont dit qu’ils s’étaient bien amusés. La fin de la réunion se termine par une conversation avec les chefs. Tous sont contents et espèrent pouvoir tenir comme cela à la prochaine réunion.

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Samedi, le 27 septembre

Nous commençons à préparer la fête mais il est difficile de commencer le bricolage : question de motivation. Je suis seul comme chef et j’essaie de commencer le bricolage mais ils n’en veulent pas. L’école les étouffe et ils ont besoin de se défouler. Moralité : pas moyen de leur faire faire quelque chose de valable. Même les jeux, cela ne les intéresse pas. Pourtant ils veulent faire quelque chose mais ils ne savent pas ce qu’ils veulent. À la fin de la réunion, j’ai dû les obliger à rester assis sur la banquette et je leur annonce même que la réunion prochaine est supprimée. La réunion se termine assez froidement mais ils sentent déjà le poids de leurs gaffes. Donc je vais réfléchir à ce problème et à l’organisation de mes prochaines réunions.

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Samedi, le 4 octobre

Malgré la réunion de la semaine passée, je persévère. Un creux de vague est toujours possible. C’est pourquoi il faut relancer et remettre le bateau dans le vent. Je sais que je serai seul chef mais cela ne fait rien. Au programme : un grand jeu de piste. On part à 11h00 et par équipe ou individuellement, certains préparent la piste grâce à un fragment de la carte muette. On arrive assez tard à Quenast car certains « éclaireurs » s’étaient trompés. On mange dans le parc en face de chez moi puis commence un grand jeu. Je suis caché et j’essaie de les attraper. Vu que je connais tous les passages et cachettes, je réussis à établir un climat d’excitation chez les gamins. Je suis partout à la fois. Puis je commence à les capturer un à un. Ils s’amusent vraiment comme des fous et la réunion passée est oubliée. Ils s’amusent tellement que l’on reste jusque 16h45. Mon père nous reconduit tous à Saintes, juste pour terminer la réunion. Ils se sont bien défoulés et moi aussi.

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Samedi, le 11 octobre

C’est une réunion spéciale aujourd’hui. Il faut préparer la fête de demain. Jeudi, certains gamins sont déjà venus m’aider. Ils sont plutôt nombreux aujourd’hui. Deux nouveaux, David et Luc, demandent pour s’inscrire. Des panneaux, des couleurs, du papier sont à leur disposition. Tous sont très occupés à leurs petites tâches. La réunion n’est pas très facile en ceci qu’il n’y a que Luc et moi et que le temps est épouvantable. Il pleut continuellement. En plus il faut aller chercher le char à Bierghes. La réunion se termine toutefois bien. Ils ont décoré un grand panneau pour le portrait de notre Roi. Un second panneau est exécuté par Frédéric. Un troisième est commencé mais 3h de décoration, c’est trop. D’autres ont mis en couleur une vieille moto, des drapeaux etc. Après la réunion, ils restent presque tous au local. Ils veulent à tout prix rester, même jusque 19h00. Le char arrive à 18h00, c’est une bonne chose que voilà !

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Dimanche, 12 octobre

L’effervescence est grande ce matin. Premier point au programme : la participation au cortège à 9h00. Luc, Alain et moi sommes accompagnés de quelques compagnons. D’autres accompagnent leurs parents ou bien sont au football. Après le cortège et la messe, je retourne tout de suite au local pour la décoration du char. De 10h30 à 13h00, il y a toujours eu des compagnons dans la cour. Ils ont mangé en quatrième vitesse et sont présents à l’appel. Ils décorent eux-mêmes le char avec les fleurs de ma maison, de celle d’Alain et celle de Marc et Viviane. Ce n’est qu’à 12h45 que l’on est sûr d’avoir un chauffeur : ma cousine. Le départ est donné à 13h00, ils sont tous installés sur le char. Je m’y installe aussi, assis avec la bonbonne d’air comprimé. Nous rejoignons les autres chars au bois du Strihoux. Sur tout le trajet, les gamins ne font que chanter. Nous étions plutôt sceptiques quant à leurs réactions à propos de notre idée de lancer des fleurs aux gens. Nous avons changé rapidement d’opinion dès les quinze premières [illisible]

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Tout le cortège s’ébranle et nous mettons en marche le canon à confettis. Les gamins ne savent pas tenir assez fort la pression et Luc est obligé de les remplacer. Cela ne les affecte pas du tout. Ils ont les fleurs et les confettis. Ils avaient même réussi à me piquer pendant un moment la réserve de confettis. De tous les chars, je crois que le nôtre était un de ceux qui avaient le plus d’animation à bord. Les fleurs et les confettis volent bas. La surprise du tuyau et du sifflement de l’air ajoutait encore un peu de mouvement. Notre char va et vient selon les groupes de personnes sur les trottoirs. Nous arrivons à la place du cimetière où c’est la dislocation. Il n’y a plus d’air dans la bonbonne après le dernier coup sur la place du cimetière. Les fleurs de notre char ont disparu. Les gamins ont tout lancé aux gens. Nous revenons au local, certains nous aident à nettoyer le char et c’est fini. Un seul regret : dommage que tous les chefs n’ont pas su être présents à la préparation et au cortège.

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Samedi, le 18 octobre

Il pleut sur Saintes et l’ardeur de nos cœurs est trempée. Alain m’aide pour l’animation de cette réunion. Thierry quant à lui, je ne l’ai plus vu depuis dimanche passé, même pas à la réunion de vendredi soir. Je n’ai que quelques petits aujourd’hui et nous partons quand même sous une fine pluie pour un jeu : prise de bandes. Nous allons tester leur agressivité. Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte qu’elle est quasi inexistante aujourd’hui. Toutefois cela a été bénéfique. Ils se sont un peu fatigués et nous arrivons au local avec satisfaction. Nous profitons pour déblayer le local en vue de grands changements. Chacun fait ce qu’il veut, dans la mesure de ses moyens. Je termine la réunion seul mais avec un nombre réduit, il n’y a pas de difficulté. Nous faisons un combat naval à deux contre deux. La réunion se termine ainsi au coin du feu (qui marchait bien cette fois).

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Samedi, le 25 octobre

Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour préparer cette réunion. Le temps est incertain et les gamins aussi. Nous ne savons pas nous mettre tous à travailler dans le local mais Pierre, Luc et moi et avec l’aide de Marc, nous parvenons à établir un plan de travail complet. Chacun prend une équipe avec soi et le déblaiement du local commence pour aujourd’hui. La dernière heure est consacrée au football. Mais le terrain que l’on a n’est pas très accueillant. Certains sont réticents à jouer dessus. Bref, il y a une cassure dans le groupe des enfants. Nous retournons au local pas très enthousiastes et pas contents de la manière dont ils ont joué. Il faut un peu les comprendre : le temps et l’école y sont pour quelque chose. Ce n’est pas facile de réunir des gamins qui ne font que se bagarrer dans le bus et à l’école et qui se connaissent très bien en dehors des réunions. Mais nous parvenons petit à petit à trouver une idée commune. 

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Mercredi – jeudi 29 – 30/10

Le travail au local fait qu’il n’y a pas de hike en ce congé de Toussaint. Nous profitons de ce congé pour réunir quelques compagnons pour commencer la démolition de grosses pièces (mangeoires par exemple). Luc et moi les mettons à l’œuvre, puis nous achevons de trier le matériel qui restait dans le local. Il fait tout de suite plus clair dans le local sans tous les panneaux. Nous projetons déjà des plans quant à la décoration du local et de ses annexes. Les compagnons qui nous accompagnent (Marc et Luc Daubry, Fabrice, Jean-Paul, Jean-Claude, Alain…) sont vite fatigués mais aussi courageux. Ce n’est pas facile de travailler avec une grande masse. Ce qui les a fort amusés c’était la démolition des bouteilles de plastique et du piquet en béton armé. Cela faisait un de ces bruits ! Luc et moi commençons à tirer les briques de notre local. Demain vendredi nous comptons continuer et samedi, repos. Nous verrons dimanche et lundi.

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NB : Rien de très spécial ne s’est passé dimanche et lundi

Samedi, 8 novembre

Grosse surprise sur leur convocation : début de réunion à 12h45, projet : visite des musées de l’armée ! Nous prenons le train à Saintes avec une petite quinzaine de compagnons. Pierre, Luc et moi sommes là pour parer à toute éventualité. Pour nous le cas de Thierry est définitivement réglé : notre groupe ne l’intéresse plus, les raisons sont aussi obscures qu’une nuit en Angleterre (à cause du brouillard !). Toutefois, nous partons et nous continuons à tracer la voie que nous avons commencée. Yves, un copain de Luc nous rejoint à Halle. Les Bruxellois ont pu voir un troupeau de moutons déferler dans leurs rues. Malgré cela nous parvenons à l’entrée du musée (moment critique). Nous connaissons nos gamins mais les guides et surveillants non. Ils l’ont vite appris grâce à Frédéric. Outre le train qui les avait très fortement impressionnés, le calme du musée apparaissait un lieu bien fragile face à ces gaillards. La visite se passe dans de bonnes conditions malgré tout. Bien sûr il y a toujours les petites remarques d’usage à faire avec une bande de [illisible] de l’air. Il était très apprécié par tout le groupe. Après cela nous nous apprêtons à rentrer. Un petit exemple de fait possible dans le cadre de nos gamins : ils sont près d’une pièce d’eau, dans un parc. Pendant que certains chefs achètent les tickets de métro, ils enjambent le muret et les voilà sur la glace. Cependant la glace bouge et ils se retrouvent flottants, au milieu du bassin. Leurs mouvements font tanguer le bloc de glace mais ils parviennent de l’autre côté (une chance pour eux… et pour nous !). Le métro est tout aussi « déconnant ». Ils avaient repéré les caméras de TV se trouvant sur chaque quai. Les passagers étaient plutôt amusés de cette bande un peu « spéciale ». Même chose dans le train sauf que les deux vieux passagers ont quitté notre wagon, nettement apeurés face à nos gars qui montaient dans le train. Ah, oui ! J’oubliais de signaler qu’avant le retour, ils avaient réussi à déclencher six signaux d’alarme des escaliers montants ou descendants (il n’y avait pas de différence pour eux). Ils montaient aussi bien sur les descendants qu’ils ne descendaient sur les montants, d’où signal d’alarme. Une poignée rouge près de l’escalier et hop, ils tirent, d’où signal d’alarme. Enfin voici Saintes.

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Samedi, le 15 novembre

Nouvelles surprises pour nos compagnons. La première est un programme étalé sur deux mois. La deuxième est le nom qui change un peu : ils sont apprentis (grands ou benjamins) puis ils deviennent compagnons et qui sait : patrons. La troisième est réservée aux benjamins. Les chefs sont là mais ce qui reste du mois de mai n’est pas bien beau. Tant de types emballés à tout foutre en l’air mais pour ce qui est des responsabilités et du courage et de la sincérité, peu sont élus (comme disait quelqu’un). La surprise est donc la présence de Joëlle. Oui, oui ! Avec deux « l » et un « e ». Le système des réunions va changer et de ce fait il permet de lever une de nos barrières (notamment la mienne) dans une certaine mesure. Le système est à l’essai tout comme Joëlle d’ailleurs. Certains savent ce que je pense de la présence d’une fille dans notre groupe. Ils sauront tout aussi bien de ce fait ce que je pense d’eux vu que j’accepte Joëlle. Bref nous passons la réunion à faire des jeux sportifs et une promenade. Les benjamins semblent emballés par la nouvelle formule qu’on leur [illisible] de Joëlle. Tant mieux, j’ai eu ma chance.

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Samedi, le 22 novembre

Ils sont plus nombreux que la fois passée. Ils espèrent peut-être voir Joëlle. Malheureusement elle n’est pas là. Les grands partent à la patinoire avec Pierre et Luc. Je reste avec les benjamins et nous commençons à travailler dans les locaux. L’ambiance est bonne et je vois un net progrès chez certains (exemple : Didier Vandercammen). Après avoir travaillé presque deux heures, nous partons faire un jeu dans le sentier. Ils sont tous d’accord, même le petit Steve que l’on a accueilli aujourd’hui, ainsi que David. Ils sont très vite inclus dans le groupe et naît parmi eux le besoin de se sentir unis et amis. Après le jeu cache-cache balle-chasseur combinés, nous revenons au local. Quelques jeux de langage au coin du feu les calment de façon extraordinaire. Après cela, pour clôturer la réunion : un balle-chasseur contre le mur du local. Ensuite le quart d’heure « américain » comme disent les danseurs : le moment des « intimités ». Chacun s’évalue et je prends note sur le tableau des apprentis. [illisible]

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Samedi, le 29 novembre

La journée a bien commencé. Ils sont sept ou huit benjamins et comme je suis seul, c’est un nombre suffisant. Aujourd’hui j’espère faire des jeux et peut-être aborder petit à petit le bricolage pour Noël. Au cours des jeux, la tension monte entre les gamins. Au départ ils se chamaillent entre eux, puis c’est le regroupement. Ils font vraiment ce qu’il ne faut pas faire. On dirait qu’ils ne veulent plus rien faire, plus rien ne les intéresse mais ils ne savent même pas ce qu’ils veulent. Dans ce cas-là, il me semble qu’un moment de calme s’impose. Ils sont tous assis devant moi. J’exagère un peu sur le calme et on dirait que cela se tasse. Hélas il y a Frédéric et Philippe. Ils ont vraiment bouffé du lion et on dirait qu’ils attendent une réaction de ma part. Ils l’attendaient, ils l’ont eue et elle a même étonné grandement les autres : suspension de deux semaines pour les deux lascars et samedi prochain pour tous. De plus, samedi prochain c’était Saint-Nicolas. La réunion se termine ainsi. Pierre me demande si du ski de fond m’intéresse.

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Samedi, le 6 décembre

Je viens quand même au local pour aider Pierre. Les petits ne sont pas là et quelques grands nous attendent avec impatience. La journée a un programme très simple : on travaille aux nouveaux locaux et pour se reposer on va faire quelques bougies. Luc et Joëlle ne sont pas là. Les études avant tout est de rigueur. Le travail s’élabore [illisible] et nous sommes assez contents d’eux. Certains ne sont pas là à cause de la fête de Saint-Nicolas. Mais voilà que Pierre est certain d’aller dans les Ardennes demain. La radio annonce 90 centimètres de neige au Signal de Botrange. J’ai bien envie de l’accompagner et je ne suis pas le seul. Tout se passe très vite, les gamins vont trouver leurs parents pour leur arracher une autorisation et l’agent nécessaire. Cependant il n’en fallait que quatre. Les deux Daubry peuvent venir ainsi que Jean-François. Le troisième, Frédéric se présente après la réunion : j’hésite un peu mais je repense aux journées où il est venu seul, dans le froid m’aider dans le local. Tout le monde attend demain avec impatience.

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Dimanche, le 7 décembre

Hier soir les parents de Jean-François m’ont téléphoné. Ils avaient plutôt peur face aux prévisions atmosphériques. Ils attendaient dimanche matin. Or, dimanche matin, 5h30 : neige sur la région. Il fait même blanc. Pierre arrive avec un peu de retard à la maison. Bien emmitouflés, nous arrivons à Saintes. Il n’y a que Frédéric, il nous rassure tout de suite en disant que les Daubry nous attendent chez eux. Ils étaient déjà venus à 5h30 alors que le rendez-vous était à 6h30. Jean-François n’est pas là, ses parents ont sans doute été sceptiques face au temps. Nous partons dans la neige et sur des routes toutes blanches. Mais la couche est peu importante. Les gamins rouspètent en disant qu’à Saintes il y avait plus de neige. Les kilomètres défilent, nous faisons un petit arrêt pour faire le plein (du réservoir bien sûr). Au fur et à mesure que nous approchons de notre destination, la neige augmente. Nous voilà maintenant dans les Fagnes. Solitude, calme imposant, blancheur, neige immaculée sont des mots qui viennent tout de suite à l’esprit. Puis nous arrivons au Signal de Botrange. 

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Il y a déjà pas mal de monde. Des Allemands, des Hollandais sont assez nombreux. Nous allons un peu plus loin et c’est le premier contact avec un mètre de neige (à certains endroits). Pierre va s’informer et puis nous propose une balade « guidée » par l’ADEPS. La location ne coûte pas cher, très bonne affaire pour nous. Nous partons donc juchés sur deux petites lattes et soutenus par deux « bâtons ». Sur tout le parcours, chutes et fou rire sont à l’honneur. Je ne compte plus les arrêts avec Luc Daubry. D’ailleurs il est tout blanc tellement il est tombé. Moi aussi j’ai droit à la culbute et aux méfaits du ski de fond. Nous passons donc l’avant-midi juchés sur des skis. Luc et Marc commencent à être fatigués. C’est pourquoi je décide avec Pierre de retourner avec eux jusqu’au refuge. Mais la course fut tellement périlleuse que Pierre et Frédéric nous rattrapent avant notre arrivée au chalet et ce, après avoir suivi les petites leçons de la monitrice de l’ADEPS. Après quelques photos nous rendons notre équipement. Nous nous installons dans la jeep et nous mangeons. Après cela nous partons avec le traîneau mais sans ski.

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Nous avons pu nous rendre compte de la difficulté de marcher dans autant de neige. Nous passons ainsi quelques heures à marcher, à jouer et à glisser. Il est temps de rentrer, nous remballons tout et nous partons. Après Liège ils dorment presque tous les trois mais il faut s’arrêter pour quelques petites raisons. Notamment nous avons très soif. Nous nous arrêtons au relais de route puis c’est « objectif Saintes ». Les routes sont encore assez bonnes sauf à Braine-le-Château. Nous débarquons les gamins chez eux et Pierre me reconduit chez moi. Nous prenons une tasse de café et on fait le résumé de la journée. La prochaine fois, nous organiserons cela pour tout le monde.

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Samedi le 13 décembre

Il est temps de préparer la fête de Noël et chacun choisit son activité. Certains préfèrent du bricolage, d’autres d’arranger le local. Mais les petits ont surtout envie de jouer. C’est pourquoi nous les emmenons en promenade. Joëlle est là et les benjamins sont presque tous là aussi. Les grands font des bougies. C’est une activité qu’ils aiment vraiment bien. Après la promenade, les benjamins les regardent avec envie mais tant qu’ils ne seront pas plus calmes, c’est une activité qu’ils ne feront pas. Nous faisons quelques jeux dans le local et nous parlons toujours du fameux tableau de référence. Ils commencent petit à petit à le prendre au sérieux. Nous travaillons aussi dans le local qui sera le leur. Ils tirent les briques qui formaient une auge. La réunion se termine par le petit conseil de bilan.

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Samedi le 20 décembre

Nous pensions faire la veillée ce samedi mais beaucoup de chefs ne savent pas venir. On reporte donc la veillée à samedi prochain. Tout le monde s’affaire à réaliser un petit quelque chose pour Noël. Steve fait une décoration de clous et de laine. D’autres aident les grands au local. D’autres encore font des collages et des décorations pour cette veillée. Didier et Joëlle font une sorte de tourniquet en papier très joli grâce à ses couleurs. Comme chaque samedi il leur faut leur ration de jeux et nous faisons de notre mieux pour leur servir ce qu’ils désirent (dans la mesure de nos moyens bien sûr !). La fin de la réunion se passe à la lueur d’une petite lampe. Nous pouvons ainsi compléter le tableau de référence. Depuis quelques samedis, Bernard participe aux réunions et ses qualités d’électricien sont les bienvenues.

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Jeudi le 25 décembre

Journée particulière car ils sont là malgré la fête de Noël. Ils veulent à tout prix décorer leur local où va se passer le Noël des compagnons. Ils font ça bien, même très bien. Leur fantaisie et l’originalité transforment complètement le local. La lumière et le poêle rendent une atmosphère des plus agréables. Mais ce n’est pas une réunion normale. On doit presque les mettre dehors lorsque 17h00 arrive. Étant donné qu’ils sont en vacances, certains étaient venus les jours avant et demain ils seront sans doute là. Les plus fidèles en la matière sont les [illisible]. Une ombre dans cette journée. Les deux Daubry se disputent et je ne sais comment quelques temps après Luc est blessé par le coin d’une truelle. Son frère trop nerveux n’a pas fait attention et son outil a blessé son frère. Ce n’est pas grave mais c’était la première fois que cela arrivait. Je peux même dire que c’était la première fois qu’un de « ces gamins » se blessait de manière à avoir une blessure ouverte et qui [illisible]

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Samedi le 27 décembre

C’est donc ce samedi qu’est la veillée. Tout le monde est là, même à 9h00 alors que la réunion est à 14h00. Le local est très bien décoré et chacun cherche encore des idées de décoration. Les responsables du dîner ont leur boulot, les autres aussi. Certains sont chargés de la fine décoration et les autres de jouer et de ne pas se disputer. Vers 15h00 nous partons en jeu de piste. Les benjamins devant. Daniel nous rejoint, Bernard, Joëlle et moi. C’est la semaine de chance pour les compagnons. Il y a même chez les grands Yves et un autre copain de Luc. Après le jeu de piste nous rentrons au local. La veillée va commencer. Mais le jeu de piste ne les a pas calmés. De plus c’est la première fois que cela leur arrive. Les jeux défilent au cours de la veillée et les gamins sont toujours aussi impulsifs. Nous mangeons une bonne assiette froide vraiment complète. Les plus fiers dans toute l’histoire ont été ceux qui avaient le plus travaillé au local. Malheureusement avec la fin, David se dispute et Marc l’engueule assez fort. Il retourne chez lui et je suis obligé d’aller avec Bernard [illisible] s’il est bien rentré chez lui. Son père le comprend très bien et nous nous sentons bien soulagés. La fin de la veillée se termine plus calmement. Dans la cour juste avant de retourner, nous allumons des petites étoiles que l’on tient en main. Tout le monde part et nous pensons déjà à la semaine prochaine. Quant à David, je me demande s’il viendra après sa bagarre avec Frédéric.

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Samedi le 3 janvier 1981

Une nouvelle année commence et de grands changements vont avoir lieu. Le tableau de référence va avoir une très grande importance. En effet une partie de la réunion est consacrée aux explications. Le benjamin qui vient aux réunions normales sera appelé à participer à certaines réunions spéciales. Tout dépend non pas de ses qualités mais de ce qu’il va montrer de ses qualités au cours des réunions normales. Un type peut être très costaud mais s’il fait la bête et ne met pas ses qualités au grand jour, ce gars-là ne fera rien de bon lors d’une activité sportive. Ceux qui sont absents sans aucune raison et sans qu’on ne le sache ne comprendront pas la valeur d’une réunion spéciale. Car la réunion spéciale est la conclusion, la « mini-fête » d’une ou plusieurs réunions normales « vécues à pleins feux ». D’où l’utilité du tableau de référence. Il est bien entendu que la pratique peut être plus souple ou plus sévère selon les circonstances. Bref, tout cela, je crois que ceux qui sont là aujourd’hui commencent à bien le comprendre. Ils sont emballés par cette idée et j’ose espérer passer un bon samedi tant au point de vue activité que sur l’esprit du groupe. Après la réunion je n’en reviens pas. Bernard non plus. Ils ont été comme transformés. Ce ne sont plus des gamins bagarreurs mais une équipe de copains. Il faut dire aussi qu’ils n’étaient que quatre. On verra cela plus tard mais c’étaient aussi les « cas » : David et Frédéric. Pour les récompenser, on leur promet une journée spéciale samedi prochain : grande première dans l’histoire de notre groupe.

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Samedi le 10 janvier

Samedi passé a eu tellement d’importance qu’ils étaient six dimanche à venir travailler au local. Ils ont retiré pratiquement toutes les briques du grand local (la grande marche, dix mètres sur deux). La réunion d’aujourd’hui : première réunion spéciale. Le départ a lieu à 10h15 : objectif la carrière de sable de Virginal-Hennuyères. Particularité : nous y allons à pied. Ils sont cinq et ils sont les plus grands du groupe. C’étaient aussi ceux de samedi passé plus Didier qui était excusé. Nous partons donc avec Bernard. Deux petites heures pour y arriver. Au début cela allait très bien, trop bien même. Ils marchaient à vive allure. On prend les chemins les plus courts, dans les sentiers boueux et très humides. On passe par Quenast, on s’arrête chez moi pour boire un coup. Puis on repart, on longe la carrière et nous partons sur Hennuyères. Nous continuons à marcher mais moins vite qu’au début et cela m’aide car je dois l’avouer, je ne savais plus exactement où c’était. Heureusement je reconnais le virage et nous tournons à droite. Mais voilà le doute qui me vient car il m’avait semblé que la route était moins longue. Mais en jeep l’illusion est importante et aujourd’hui nous étions à pied. Nous arrivons donc au grand soulagement de certains. Nous trouvons un beau petit coin pour manger. Après quelques rires grâce à Frédéric et à son petit pot de flan au caramel, nous nous promenons. Les gamins jouent soit à la balle, soit à l’ascension des flancs ensablés. Bernard et moi discutons sur l’origine des compagnons et d’autres petits trucs. Après cette « sieste », nous faisons quelques jeux de poursuite qui nous apprennent combien certains si grands « nerveux » en groupe sont « peureux » lors des jeux. Vers 15h00 Pierre arrive et au lieu de faire deux voyages il nous prend tous avec lui. Nous étions au total huit dans la jeep à travers un terrain de moto-cross assez impressionnant. Nous passons par chez moi pour prendre Christophe afin qu’il prenne contact avec les benjamins. Nous passons encore par un petit sentier « spécial » et nous arrivons à Saintes. Malheureusement en trois quarts d’heure, nous ne savons pas faire grand-chose quand il faut faire le bilan de la journée, se remettre de la marche etc.

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Bref pour terminer, nous faisons un balle-chasseur puis le tableau de référence. La journée a donc été positive comme celle de la réunion passée. Si cela continue, je me demande quand et comment je pourrais arrêter d’aller chez les compagnons. Je sens que je vais arriver à faire quelque chose de fantastique. Après 17h00, une petite réunion de chefs pour parler des réunions et de la recherche d’un endroit de camp. 

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Samedi, le 17 janvier

Sur leur papier de convocation, j’avais marqué : apporter du linge sale. En effet j’ai prévu un stock-car. Très rudimentaire mais très amusant : voilà ce que j’espérais. Ils sont tous là à part Dominique. Bernard m’accompagne et nous partons vers… la boue. La charrette à quatre roues est munie d’une corde et d’une planche (l’arrière d’un miroir). Ils sont un peu hésitants au début mais l’enthousiasme les gagne petit à petit. L’eau et la boue apparaissent sur leurs vêtements. Nous partons ensuite sur le sentier du berger. Nous faisons quelques descentes mais ce n’est pas si facile que cela. Il est vrai qu’ils pèsent leurs poids, ces gamins. Nous nous reposons et d’un coup l’illumination : ils se mettent tous à construire des barrages sur le cours d’un petit ruissellement venu des champs. Nous nous y mettons aussi et l’heure passe si vite que nous avons juste le temps de rentrer. Sur le chemin du retour, les gamins expriment le souhait d’organiser eux-mêmes les jeux des réunion. On est [illisible]

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Samedi, le 24 janvier

Suite à leur demande, nous faisons donc un jeu de piste organisé par Frédéric. Il a fait les flèches et les signes convenus avec Bernard. Nous partons avec tous les benjamins sur les traces de la piste. Nous faisons donc une belle et grande promenade. Les gamins nous étonnent vraiment, ils suivent vraiment bien la piste et ils ne font pas les fous. Nous revenons au local et ils se ruent sur le kicker et sur le billard. Nos nouvelles acquisitions ont vraiment beaucoup d’importance à leurs yeux. Bernard a dû partir et les gamins me supplient de pouvoir jouer au kicker. Nous faisons toutefois quelques jeux à la porte et la réunion se termine donc aussi bien qu’elle avait commencé. Une petite réunion de fin de journée synthétise nos activités que nous portons au tableau récapitulatif. Samedi prochain il n’y a pas réunion car les chefs vont voir l’endroit de camp.

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Samedi, le 7 février

Ce samedi je suis seul chef et le temps n’est pas des plus agréables. Je réunis les gamins dans le local qui leur est propre et nous discutons de la journée. J’opte pour un nouveau système. Remettre en mémoire les points essentiels de l’année : c’est-à-dire les vieux vélos, le camp (déjà, eh oui !). Puis je fais un « brainstorming » comme « ils » appellent, ceux d’un certain mouvement. Nous classons par vote une série de jeux. Dans l’après-midi qui nous reste, les jeux défilent à vive allure et à chaque fois une évaluation. Le samedi passe vraiment très très vite et lorsqu’on s’arrête il est 17h10. Il est temps d’arrêter. Je rappelle les points importants pour samedi prochain et ils partent les uns après les autres. Certains me disent à demain, je crois qu’ils vont encore tous venir comme dimanche passé. Mais ces jours-là ils font ce qu’ils veulent sans aucune directive des chefs. Les chefs vont là pour s’amuser comme s’ils étaient seuls. Notre « dada dominical » : la réparation du juke-box.

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Samedi le 14 février

Aujourd’hui la réunion est particulière. Marc a préparé le grand local et il compte bétonner cette après-midi. Bernard va l’aider et dans la mesure du possible les gamins. Joëlle est là aussi ainsi qu’Yves, Pierre et Luc. Pour occuper les benjamins, on avance le tournoi de kicker d’une semaine ou deux. Les éliminatoires commencent dans un bruit assez particulier. Outre la bétonneuse, il y a une quinzaine de gars plus les chefs plus l’ambiance de défoulement général. On réussit toutefois à les tenir jusque la grande finale. Elle se déroule dans un chaos de cris assez épouvantable. De plus on a remis le juke-box en route. On imagine assez facilement la scène. Vers la fin de la réunion arrive la famille Daubry. On inscrit un nouveau compagnon : Benoît. Monsieur Daubry termine la deuxième coulée de ciment avec Pierre et Marc. 5h00 arrive et on doit mettre à la porte les gamins. Sinon ils seraient capables de rester jusqu’au soir, ces gars-là. Frédéric nous étonne de plus en plus et je crois qu’il fera un bon compagnon. Nous nous donnons rendez-vous à samedi.

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Samedi, le 21 février

Cette fois Daniel est venu m’aider. Le temps n’est pas du tout au beau fixe et comme il a gelé durant la nuit, il nous est impossible de partir à Ittre. On prévoit donc quelques jeux dans le local des grands, vu qu’ils sont absents et quelques jeux dehors. Nous profitons d’un moment chaud pour sortir. J’avais installé un parcours de cyclo-cross assez casse-gueule (surtout près du trou rempli d’eau). Armés de leur bécane de cross, ils s’élancent à l’assaut du parcours. C’est parfois la grosse rigolade quand il y a eu un qui s’étale (heureusement sans se faire mal). Nous alternons les jeux et la fin de la journée se termine sur un cross d’endurance à pied et ensuite du traditionnel résumé de la journée. Ils en profitent pleinement car ils se mettent d’accord pour fabriquer dans le plus grand secret un fanion au nom des apprentis compagnons.

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Samedi, le 28 février

Ils ne sont pas du tout nombreux aujourd’hui et le temps ne fait rien pour améliorer « l’histoire ». Bien que partis sur de bonnes intentions, ils n’en restent pas là. Ils avaient besoin de bouger et moi je ne l’ai pas compris pleinement. Je ne pouvais pas partir sous la pluie avec des gaillards qui ne viennent pas équipés. Donc il a fallu rester à l’intérieur. Ils n’ont pas arrêté de faire les fous mais cette fois je tenais l’occasion de savoir ce qui les poussait à agir ainsi. J’ai quand même montré les dents et la réunion se termine dans un climat plutôt sec et pas très doux à leur égard. D’ailleurs la réunion de la semaine prochaine est supprimée. Leur bêtise est double car la semaine d’après il n’y aura pas de réunion étant donné que j’ai un examen à la SNCB. Vivement le bon temps et la fin de l’aménagement des locaux. C’est pour cela que les chefs et Marc et même le père Daubry vont travailler ces week-ends au bétonnage du grand local.

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Samedi, le 21 mars

Ils ne sont pas très nombreux aujourd’hui. Le temps n’est pas des plus agréables. De plus l’opération capsule a bien commencé. Christophe participe à sa deuxième réunion et je le mets avec Steve pour trier les capsules. Ils se sont installés dehors pour profiter d’une demi-heure de soleil. Les autres mettent en ordre le local et commencent à faire une planche de capsules. Mais tout n’est pas facile et ils ont envie de jouer. Nous faisons alors quelques jeux pour rompre le bricolage. Le kicker sert d’entracte entre les deux grandes parties de la réunion. Je leur promets une réunion plus mouvementée samedi prochain.

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Samedi le 28 mars

Les grands n’ont pas réunion et les petits nous font savoir qu’ils ne peuvent pas venir. Bref pour une grande réunion, c’est à l’eau. L’eau, le mot qui fait tilt chez Pierre venu quand même. Nous nous armons de corde, bâtons et frigolite. Deux trois grands et benjamins nous accompagnent. Nous atteignons le ruisseau près de la fontaine. Le jeu consistait à renverser l’embarcation adverse au moyen d’une corde tendue au travers du ruisseau. C’était une chose vraiment pas facile. Toutefois nous avons bien rigolé et tous sont retournés contents. En effet nous pensions faire d’autres jeux mais le temps a passé si vite qu’il était déjà l’heure de rentrer. Cette journée nous a procuré de nouvelles idées quant aux jeux nautiques. Mais ça c’est pour plus tard.

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Samedi 4 avril

Pierre et moi nous étions vus le week-end passé et il m’avait appris qu’une exposition « tout terrain » avait lieu ce week-end et le week-end prochain (voir à gauche). Nous avons rassemblé des bons de réduction et hop, tous les benjamins en jeep. La tension était très forte pour moi et pour Pierre. On annonçait des véhicules fantastiques. Nous nous en sommes rendu compte une fois arrivés là-bas. Après avoir admiré tous les véhicules en question, nous avons regardé le parcours que tout le monde pouvait faire. Pierre n’a plus tenu le coup, nous [nous] sommes mis en route pour le faire. Fantastique, incroyable sont des adjectifs tout le long du parcours. Enlisement, patinage, embourbement, dérapage, encrassage étaient les maîtres. Les gamins se sont amusés comme des fous et leur dernière activité : recueillir des autocollants pour chacun. Le retour s’est fait dans un déchaînement fantastique. C’est vraiment une journée qui les a marqués et nous aussi d’ailleurs.

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Samedi 18 avril

Samedi passé j’avais un examen, donc pas de réunion. La réunion tombe pendant les vacances des gamins mais aussi de parents. De plus c’est le samedi de Pâques. D’où les benjamins se sont fait prier. Ils étaient vraiment peu nombreux, les grands n’avaient pas réunion (Luc et [illisible] ne savaient pas venir). Compagnons nous le sommes, nous arrangeons tout cela. Il fait bon, un peu trop de vent et de plus on a de fameux cascadeurs avec nous. Hop ! Tout le monde en jeep pour la carrière de sable. Au programme : descente de câble et jeux d’attaques. [illisible] ont de la partie aussi. Le bilan de la réunion est très positif sauf pour ce qui est des blessures (hum !). 1) Fabrice se brûle légèrement les mains avec la corde. 2) Daniel s’irrite tout l’avant-bras et le dos. 3) Moi je reviens avec la main droite toute griffée et en sang ainsi que mes deux bras. 4) Pierre a réussi de justesse à éviter sa jeep mais le crochet ne l’a pas évité. Toutefois nous revenons gais de cette journée durant laquelle nous avons même pu partager notre activité avec deux gamins du coin. Nous battons ainsi notre record de douze mètres de haut sur cinquante mètres de longueur de câble sur un angle de plus ou moins cinquante degrés. (À améliorer sûrement quand nous serons remis.)

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Samedi, le 25 avril

Je garde toujours les traces de notre dernière activité. Les grands sont partis à Huizingen et Pierre vient avec moi pour la réunion vu qu’il n’a su venir qu’après-midi. Le temps est incertain, le compte des benjamins est possible pour la jeep (on serrera un peu). Paf ! D’un coup nous leur disons d’abandonner leurs vélos, de courir chez eux pour dire que la réunion est allongée et de leur donner deux cents francs. Projet un peu dingue après celui de la semaine passée : Walibi. Là nous y passons toute l’après-midi jusque 16h10. Les gamins se sont défoulés sur tous les engins. Certains ont découvert le vertige de la frayeur d’une vitesse parfois très impressionnante. Ils rentrent plutôt fatigués et affamés. Les tourniquets et les balades sur l’eau leur ont ouvert l’appétit. Le retour est sans problème si ce n’est la rapidité qu’il fallait avoir pour « respecter » l’horaire.

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Samedi, le 2 mai

Réunion pour réunion, ceux qui sont venus aujourd’hui sont courageux. Le temps est vraiment des plus grincheux. Pierre vient encore une fois voir s’il peut m’aider. Les grands n’ont pas eu réunion pour je ne sais quelle raison. Un peu de vélocross tente tout le monde et à moi aussi depuis une petite balade que je me suis offerte la semaine passée à la carrière de sable. Objectif d’aujourd’hui : atteindre la Fresnaye à Dworp. Pierre prend Steve et son vélo dans la jeep. Moi j’accompagne les deux autres (Frédéric et Didier). Les autres benjamins sont excusés mais la pluie fait peur à beaucoup de gens, c’est peut-être une grande partie de leur excuse. Arrivés là, nous découvrons un terrain approprié à faire un peu de cross. Didier et Frédéric font même un tour sur la moto avec moi. Steve réussit des chutes fantastiques et puis c’est le retour. Parfois difficile mais également facile quand on peut se faire tirer. Ils demandent même une plus [illisible]

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Samedi le 9 mai

Comme promis je leur propose une réunion toute la journée. Mais voilà, la convocation était affichée chez Frédéric. Lui, il m’avait prévenu de son absence jeudi matin à 8h00, mais les autres, ils n’avaient pas été voir les heures. Steve était présent (je l’avais convoqué personnellement). Je vais porter chez les autres un papier de circonstance mais je les rencontre presque tous. Très rapidement ils préviennent leurs parents, prennent de quoi manger et me rejoignent. Cela ne faisait presque rien car ils traînaient en rue, alors nous partons à vélo (moi à moto, pour porter les bagages) accompagnés d’un nouveau, Didier « Vrackx ». Steve est aussi à vélo et son allure n’est pas mauvaise. Après un kilomètre je dois quand même l’aider et cela jusque la fin. Nous arrivons enfin à la carrière de sable. Nous mangeons puis nous faisons quelques jeux. Un petit tour derrière la moto clôture notre journée à Ittre-Hennuyères. Nous revenons par un chemin assez plat. Tout se fait sous [illisible] sévèrement grondé. Le plus important est qu’il ait compris sa faute et qu’il évite de la refaire. Steve arrive chez lui rouge comme une pivoine. Les autres me quittent à la chaussée pour retourner chez eux. Le temps était excellent excepté peut-être un petit passage de quelques gouttes de pluie.

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Samedi le 16 mai

Je suis seul pour cette réunion et les benjamins sont relativement nombreux. Le temps est au beau fixe et nous faisons quelques jeux de balle. Le premier se déroule dans le grand local. Nous profitons ainsi de voir les premières compétences du nouveau benjamin : Éric Debast. Tout le monde rigole bien et nous partons pour le terrain de foot. Je leur apprends les règles très simplifiées du base-ball. Pour ce faire chacun lançait la balle, tapait avec le bâton (comme batte) (manche de masse), courait et marquait des points. Tout cela en [illisible] temps et en équipe. La journée passe ainsi très vite et nous retournons au local pour les dernières instructions c’est-à-dire convocation chez Frédéric (à la vitrine), nouvelles inscriptions pour l’assurance et projets de hike.

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Samedi 23 mai

Les grands n’ont pas réunion et certains benjamins participent à des communions. C’est pourquoi nous faisons dire à tous ceux qui restent que nous serons là cette après-midi. Pierre et moi organisons quelques jeux dans le grand local. Élimination au toucher de la balle en caoutchouc. On ne peut la toucher qu’avec les poings qui sont [illisible]. Après plusieurs parties mouvementées, nous partons au terrain de foot. Le temps est pluvieux comme l’an passé. Ce qu’il y a de différent c’est le plus grand nombre de compagnons mais une nette diminution du groupe des chefs de l’année passée. Alain n’a jamais fait bien partie du groupe, Thierry a arrêté après le camp, Philippe De Neys, Didier et Christophe ne sont restés qu’un mois et encore. Philippe Deneubourg qui nous approuvait s’est toujours réservé. [Deux lignes biffées] Heureusement que cela ne nous a pas empêchés et ne nous empêche pas maintenant de poursuivre nos activités. Un an s’est écoulé, cette petite remarque était de circonstance.

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La réunion se termine sur les mêmes recommandations : étudiez pour pouvoir continuer aux compagnons.